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Libération

Egypte : les Frères musulmans progressent

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Les islamistes font figure d'unique groupe d'opposition au Parlement après les législatives.
publié le 9 décembre 2005 à 4h53

Le Caire de notre correspondante

Sans surprise, le Parti national démocrate (PND) d'Hosni Moubarak a remporté les législatives. Au terme d'un long scrutin en trois phases entamé le 9 novembre, le parti au pouvoir s'est assuré le contrôle de plus de la majorité des deux tiers de l'Assemblée du peuple. Un quota obtenu en tablant sur le ralliement annoncé de nombreux candidats indépendants.

Les Frères musulmans ont quant à eux obtenu 88 sièges sur les 444 en jeu, soit près de 20 % de la future assemblée. Ils multiplient ainsi par six leur présence au Parlement, reléguant loin derrière le reste de l'opposition, qui n'a obtenu que 14 sièges. Un résultat qui, selon le ministère de l'Information, «prouve l'intégrité du processus électoral». Un processus pourtant entaché d'intimidations et de violences. Lors du dernier tour, mercredi, au moins 9 personnes sont mortes et plus de 500 ont été blessées lors d'affrontements avec la police, portant à 12 le nombre total de victimes depuis le début du scrutin. Dans le delta du Nil, les forces de l'ordre ont tiré avec des balles en caoutchouc pour contenir la foule qui souhaitait se rendre dans les bureaux de vote. Selon l'Organisation égyptienne des droits de l'homme, 355 bureaux ont été ainsi bloqués par la police, dans des circonscriptions où l'opposition risquait de l'emporter. Une thèse démentie hier par les autorités, qui imputent les violences aux islamistes. Furieuses de l'image catastrophique renvoyée par la presse internationale, les