Berlin de notre correspondante
Alors qu'il doit affronter une situation européenne délicate, le couple franco-allemand a montré hier qu'il en était encore au stade du rodage. Angela Merkel et Jacques Chirac ne sont pas au diapason sur le budget européen. Si la chancelière allemande reconnaît volontiers, comme de nombreux pays de l'Union, les insuffisances des propositions britanniques, elle se refuse pourtant à mettre le couteau sous la gorge de son ami Tony Blair.
A une semaine du sommet de Bruxelles, où se joue l'avenir financier de l'Union européenne, Angela Merkel a affirmé hier devant le président Jacques Chirac, venu lui rendre visite informelle à Berlin, qu'il était préférable de ne pas faire du rabais britannique l'objet unique des négociations avec Londres. L'offre britannique prévoit une baisse de l'enveloppe globale de 1,03 % du PIB de l'UE qui pèserait sur les pays fortement contributeurs. Elle ne prévoit surtout pas de remise en cause du rabais obtenu par les Britanniques sous le règne de Margaret Thatcher.
La position allemande est beaucoup plus souple que celle de la France. «C'était une offre de pure provocation dont les Britanniques savent pertinemment qu'elle est inacceptable», estime un diplomate français. Mardi, Jacques Chirac avait demandé au Premier ministre Tony Blair de revoir sa copie. «Pour la France, ce qui est important, c'est que les Etats membres payent une part équitable de l'élargissement», a souligné hier le président français au cours d'un poin