Damas envoyée spéciale
«Je demande à Dieu de protéger notre pays et son président, Hafez... heu... pardon, son fils, Bachar al-Assad.» Mara, 22 ans, vient d'inscrire sa prière sur un volumineux cahier destiné à recueillir les réactions de la population syrienne face aux pressions internationales. Peu au fait des enjeux politiques locaux, elle trébuche sur les noms mais connaît les slogans : «La commission d'enquête internationale est politisée. Nous réclamons la vérité sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.»
A sa droite, un homme en costume sombre écoute attentivement. Il dit s'appeler Mazen et travailler bénévolement pour des députés qui, le 24 octobre, peu après la publication du rapport du juge Mehlis qui relève l'«implication» de responsables sécuritaires syriens dans l'assassinat ont décidé de dresser une tente sur l'une des grandes places de Damas pour que le peuple, face à l'épreuve, puisse exprimer «librement» sa solidarité avec ses dirigeants. «Tous les après-midi, nous recevons des centaines de manifestants, explique Mazen. Aujourd'hui, nous attendons des étudiants.» Quelques minutes après, les voilà qui débarquent. Acheminés par trois bus, casquettes aux couleurs de la Syrie, ils sont invités par les «bénévoles» à prendre place dans l'assemblée puis à parler à la tribune. Leurs interventions sont retransmises en direct par une chaîne de télévision locale. Une heure plus tard, ils repartent, à pied.
Matraquage. Depuis six semaines, le