C'est la marotte de Chirac pour le développement. Après du tangage à droite, l'Assemblée nationale a finalement adopté hier la création d'une taxe sur les billets d'avion destinée à aider les pays en voie de développement. Les députés l'ont conditionnée à une évaluation, deux ans après sa mise en application, qui pourrait conduire à sa révision.
Sociologie. Défendue en septembre par la France devant le sommet des Nations unies, la création de cette taxe a donné lieu à un débat animé, lors de l'examen du collectif budgétaire 2006, les députés UMP étant divisés sur cette question. Elle a été soutenue par le PS et le PCF tandis que Charles de Courson (UDF) et plusieurs députés UMP, à l'instar de Pierre Lellouche, ont tenté de s'y opposer. En vain. Charles de Courson a enquillé les arguments les uns derrière les autres, agitant une forme d'angoisse économique «cette taxe va créer 3 000 demandeurs d'emplois supplémentaires» avant d'esquisser une sociologie des transports : «Comment expliquer que ceux qui se rendront à Lyon en avion paieront une taxe, mais non ceux qui iront par le train ? Cessons de penser que la clientèle des compagnies aériennes est riche et celle de la SNCF pauvre.»
Cette taxe, qui suscite une levée de boucliers des professionnels du secteur, devrait être instaurée à partir du 1er juillet 2006. Elle coûtera entre 1 et 40 euros en fonction des classes et des destinations. Les fonds récoltés, estimés à 210 millions d'euros par an, iront en priorité à la lutte