Exemple brillant d'homme sorti du rang, cet ancien général croate, ex-caporal-chef de la Légion étrangère, a forgé sa réputation de soldat en dirigeant l'opération «Tempête» par laquelle la Croatie a en août 1995 repris la Krajina, un territoire de Croatie peuplé de Serbes, situé à la frontière de la Bosnie, qui échappait au contrôle de Zagreb depuis 1991. C'est cette opération que le Tribunal pénal international met en cause dans l'acte d'accusation élargi publié en 2004. Le TPI accuse Gotovina d'«avoir participé avec d'autres personnes, dont (...) le président Franjo Tudjman, à une entreprise criminelle commune dont l'objectif assigné était de chasser définitivement et par la force la population serbe de la Krajina, notamment en pillant, en endommageant ou en détruisant totalement leurs biens, afin de les dissuader ou de les empêcher de revenir vivre chez eux». Pendant cette offensive, 150 civils serbes ont été tués, 200 000 ont dû prendre la fuite.
Rambo. Pour ses partisans, Gotovina demeure le «Patton croate», un baroudeur polyglotte qui a bourlingué à travers l'Europe, l'Afrique et l'Amérique latine. Une sorte de Rambo macho aux nombreuses conquêtes féminines. Ce n'est que récemment que l'opinion publique croate a appris qu'il a un passé de repris de justice.
Né en 1955 sur la côte adriatique, Gotovina s'était engagé dans la Légion étrangère en 1973. Plongeur et parachutiste, il l'a quittée cinq ans plus tard avec le rang de caporal-chef et a obtenu, en 1979, la nationali