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Libération

Chili: Bachelet pour oublier Pinochet

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Torturée sous la dictature, la candidate socialiste est favorite du premier tour de la présidentielle.
publié le 10 décembre 2005 à 4h55

Santiago du Chili

de notre correspondante

Favorite dans les sondages, devant ses deux adversaires de droite, elle sera peut-être la première femme à accéder à la présidence du Chili, qui vote dimanche pour un premier tour, et l'une des rares en Amérique latine. A 54 ans, «la Docteure» Michelle Bachelet, comme l'appellent affectueusement les Chiliens du fait de sa profession de médecin, n'avait pourtant pas prévu d'en arriver là. Tout commence en 2000. Sortie de l'anonymat par le président socialiste Ricardo Lagos, qui la nomme ministre de la Santé, cette blonde souriante et un peu ronde, bûcheuse qui a du franc-parler, devient rapidement un atout dans les sondages de popularité du gouvernement.

Deux ans plus tard, elle est la première femme ministre de la Défense au Chili et en Amérique latine. Et sa cote de popularité ne cesse de grimper. Si Michelle Bachelet est militante socialiste depuis l'université, si elle a combattu la dictature de Pinochet (1973-1990), depuis son exil en RDA (1975-1979), puis après son retour au Chili, elle n'a jamais fait partie de la hiérarchie socialiste. «Et c'est ce qui fait son succès, remarque Tomás Mosciatti, journaliste à la radio Bio-Bio. Elle n'a pas l'image de l'homme politique auquel on ne croit plus, déconnecté de la réalité. Elle renvoie, au contraire, de la proximité, de l'écoute, d'où son slogan de campagne : "Estoy contigo" ("Je suis avec toi"). Elle est la Chilienne de classe moyenne typique qu'on croise tous les jours dans la rue.»