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Libération

En Chine, la guerre des terres gagne du terrain

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publié le 10 décembre 2005 à 4h55

Pékin de notre correspondant

Les forces de l'ordre chinoises n'avaient pas ouvert le feu sur des protestataires depuis le massacre de la place Tiananmen, en 1989 : ce tabou de plus de quinze ans a été brisé cette semaine dans le village de Dongzhou, dans la province du Guangdong (Sud), lorsque la police paramilitaire a tiré sur des paysans qui protestaient contre la saisie de leurs terres. Bilan : au moins deux morts, jusqu'à vingt selon certains villageois. Les autorités restent muettes et la presse chinoise a reçu l'ordre de se taire sur ces événements.

Refoulés. Vendredi, le village était toujours encerclé par des centaines d'éléments de la police armée du peuple (PAP), et les journalistes qui tentaient de s'y rendre étaient arrêtés et refoulés. Les rares témoignages parvenus du village font état d'arrestations et d'une vive tension, trois jours après la fusillade de mardi, initialement révélée par la radio Free Asia, financée par Washington. Les incidents se sont produits après plusieurs jours de protestations de milliers de paysans. Lorsque la police est intervenue pour mettre fin au mouvement, elle a été accueillie par des cocktails Molotov, blessant grièvement un officier, selon le quotidien South China Morning Post, de Hongkong. Les policiers ont alors ouvert le feu.

Une nouvelle fois, c'est la question des terres confisquées sans indemnités qui est au coeur de ce conflit. Des terres qui appartiennent à l'Etat, ce qui permet aux autorités locales d'en disposer plus faci