Le rapport du juge allemand Mehlis sur l'assassinat de Rafic Hariri sera-t-il une bombe qui mettra à mal le régime syrien ou un simple pétard mouillé ? A deux ou trois jours de la présentation du document sur l'évolution de l'enquête il ne s'agit pas encore du rapport final , le suspense qui pèse sur son contenu inquiète à la fois Damas et Beyrouth. Pour des raisons opposées. Le régime syrien craint la mise en cause de certains hauts dirigeants et l'attend en faisant silence, tout en laissant la presse qu'il contrôle protester de son innocence. Le gouvernement de Beyrouth a peur au contraire qu'il blanchisse Damas et s'emploie à rassurer les Libanais, d'autant plus troublés que le magistrat a confirmé vendredi que sa mission prendrait bien fin le 15 décembre. «Il ne faut pas que cela inquiète ou que la peur gagne les esprits, a commenté le Premier ministre, Fouad Siniora, car l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri se poursuit.»
Entravé. Beyrouth espérait beaucoup plus de la réunion de Vienne, où les enquêteurs de l'ONU ont, de lundi à mercredi, convoqué cinq officiers syriens. Parmi eux, figuraient Rustom Ghazalé, ex-chef des services de renseignements du corps expéditionnaire syrien au Liban, et un de ses adjoints, Jameh Jameh, chargé des relations avec le Hezbollah. En revanche, aucun proche du «premier cercle» (l'entourage immédiat du président Bachar al-Assad) n'avait été assigné, pas même Bahjjat Soleiman, haut responsable sécuritaire dont le nom apparaissait dans