La Haye envoyée spéciale
Sourcils froncés, visiblement tendu, l'ancien général croate Ante Gotovina a comparu hier devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, à La Haye. A toutes les questions qui lui ont été posées, il a répondu debout, de manière laconique. Aux sept chefs d'inculpation (trois pour crimes de guerre et quatre pour crimes contre l'humanité), Ante Gotovina a décidé de plaider non coupable.
Arrêté le 7 décembre sur l'île espagnole de Tenerife dans les Canaries, après quatre ans de cavale, l'ancien général risque la perpétuité. Au cours de son procès, il devra répondre des exactions perpétrées il y a dix ans contre la population serbe de Croatie par les forces alors placées sous son commandement. Entre le 4 août et le 15 novembre 1995, l'armée croate avait lancé une offensive pour reprendre aux Serbes la région de Krajina. Couronnée de succès, l'opération a contraint quelque 200 000 civils serbes à fuir. Outre les destructions de villages et les déplacements forcés, «au moins 150 Serbes de Krajina ont été exécutés par balle ou à l'arme blanche, ou ont péri par les flammes», affirme l'acte d'accusation. Une liste non-exhaustive des victimes, en annexe, montre que la plupart étaient des personnes âgées.
Dimanche soir, 40 000 manifestants se sont rassemblés à Split (Croatie) pour lui témoigner leur soutien, illustrant le statut de héros national dont Gotovina, 50 ans, jouit toujours dans l'opinion croate.
La Cour spéciale de Belgrade a condamné,