Washington de notre correspondant
Au début de l'année 1998, un grand débat avait saisi les Etats-Unis : fallait-il exécuter Carla Faye Tucker ? Cette meurtrière avait découvert la foi chrétienne et était devenue une détenue exemplaire. Malgré une énorme campagne, un appel du pape, et même les reproches de l'une de ses propres filles, le gouverneur du Texas de l'époque, George W. Bush, avait refusé de commuer sa peine. Elle avait été exécutée le 3 février. Ce jour-là, Bush avait acquis l'image d'un dur et les faveurs de la droite musclée. Hier, un autre gouverneur républicain, l'ancien acteur Arnold Schwarzenegger, a marché sur ses traces : placé devant un dilemme similaire, il a refusé la grâce d'un ancien criminel, Stanley «Tookie» Williams. Dimanche soir, la Cour suprême de Californie avait déjà refusé de commuer la peine de cet homme devenu exemplaire. Son exécution par injection était programmée aujourd'hui à minuit une (ce matin neuf heures, heure française). A quelques heures de l'exécution, un témoin un ancien détenu avait pourtant apporté de nouveaux éléments tendant à le disculper. Ils n'ont pas été retenus en sa faveur.
Comme dans le cas de Carla Faye Tucker, une campagne passionnée a été menée jusqu'à la dernière minute pour sauver Tookie (Libération du 5 décembre). De nombreuses stars d'Hollywood ou du rap se sont mobilisées. Une pétition a réuni plus de 32 000 signatures. Si le cas de Tookie, 51 ans, a soulevé de telles passions dans l'opinion, c'est parce que