Santiago de notre correspondante
Le premier tour de l'élection présidentielle chilienne n'est pas glorieux pour la socialiste Michelle Bachelet. Son score est presque un coup dur pour sa coalition de centre gauche. Car l'ex-ministre de la Défense du gouvernement sortant obtient le plus mauvais score jamais réalisé par un candidat de la Concertación (PS et Démocratie chrétienne), au pouvoir depuis quinze ans, même si la coalition obtient pour la première fois depuis la fin de la dictature une majorité au Congrès (lire ci-contre). Certains montrent du doigt une campagne trop personnelle. «Elle a voulu marquer sa différence avec la politique classique, et donc avec l'héritage de la Concertación, souligne le sociologue Manuel Antonio Garretón. Elle s'est également démarquée de l'actuel président Ricardo Lagos. Or, aux élections parlementaires, c'est la Concertación qui a gagné. Quant au président sortant, il jouit de 70 % de popularité.» Michelle Bachelet semble aussi avoir trop cru en certains sondages qui la donnaient gagnante dès le premier tour.
L'ambiance était donc fraîche dimanche soir à l'hôtel Plaza San Francisco, le QG de la Concertación. A quelques rues de là, la fête battait son plein : Sebastián Piñera savourait sa victoire. Ce chef d'entreprise millionnaire est finalement le grand gagnant de ce scrutin, il affrontera Michelle Bachelet au second tour le 15 janvier. A 56 ans, l'ancien président du parti Rénovation nationale, surnommé le «Berlusconi chilien», vient de b