Coup de tonnerre dans le ciel militaire français. Le général Henri Poncet a été mis, hier soir, en examen pour «complicité d'homicide volontaire» dans le cadre de l'enquête sur la mort, le 13 mai, de l'Ivoirien Firmin Mahé. Il a été laissé en liberté.
Depuis la guerre d'Algérie, c'est la première fois qu'un général de corps d'armée (quatre étoiles) doit répondre devant la justice d'actes commis au cours d'opérations militaires. Henri Poncet, l'ancien patron de la force Licorne en Côte-d'Ivoire (de juin 2004 à juin 2005), avait été placé en garde à vue, le matin même, dans les locaux de la brigade criminelle à Paris, puis présenté à la juge d'instruction du tribunal aux armées, Brigitte Raynaud.
«Blâmé». Suspendu de ses fonctions le 17 octobre, «blâmé» par la ministre de la Défense et muté dans un placard doré à la Direction du renseignement militaire, le général Poncet est accusé par un subordonné d'avoir implicitement donné l'ordre d'exécuter Firmin Mahé. Selon le colonel Burgaud, lui aussi mis en examen pour complicité d'homicide volontaire, le général Poncet lui aurait ordonné de «prendre son temps» pour transférer le prisonnier blessé vers l'hôpital régional de Man (Ouest). «J'ai compris la même chose que tout le monde, c'est-à-dire que l'idéal était que Mahé arrive mort», a expliqué le colonel. Le jeune Ivoirien, considéré comme un «coupeur de route», a été étouffé lors de son transfert par un adjudant-chef et un brigadier-chef, lui-même mis en examen pour homicide volon