Washington de notre correspondant
Stanley Williams, dit Tookie, a été tué dans la nuit de lundi à mardi, un peu après minuit et demi, dans la prison californienne de San Quentin. Il a été exécuté, près de vingt-cinq ans après avoir été condamné à mort, pour quatre meurtres qu'il a toujours niés. Ils ont été commis en 1979, lorsqu'il était le caïd d'un gang de Los Angeles, les Crips. Quelques heures avant son exécution, le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, avait refusé de lui accorder la grâce et de commuer sa peine (Libération d'hier). Une campagne intense avait été organisée ces derniers jours pour tenter de sauver la vie du détenu, devenu en prison un avocat actif de la non-violence. L'équipe de bourreaux a mis douze minutes à trouver une veine dans le bras de Williams. Ils s'y sont repris à deux fois. Pendant leurs tâtonnements, le condamné a échangé quelques mots agacés avec eux. Juste après sa mort, son amie la journaliste Barbara Becnel et deux de ses partisans, qui assistaient avec trente-six autres personnes à l'exécution, ont hurlé : «L'Etat de Californie vient juste de tuer un innocent !» Lora Owens, belle-mère d'une des victimes de Williams, a alors fondu en larmes. Plus tard, Becnel a traité Schwarzenegger d'«assassin froid». Environ un millier de personnes étaient réunies pour une veille. Après l'annonce de la mort du condamné, il y a eu des pleurs, un drapeau américain brûlé. Williams est la douzième personne exécutée depuis le rétablissement de l