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Libération

Schröder fait scandale en «camarade gazier»

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L'ex-chancelier à la tête d'une société chargée de construire un gazoduc germano-russe.
publié le 14 décembre 2005 à 4h57

Berlin de notre correspondante

«C'est la fin de la légende Schröder», a lancé l'ancien ministre des Affaires étrangères polonais Bronislaw Geremek, tandis que le quotidien Bild présentait un montage photo du «camarade gazier» Gerhard Schröder coiffé d'une chapka. Depuis que l'ex-chancelier social-démocrate a été nommé à la présidence du conseil de surveillance de la société germano-russe chargée de construire un gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne sous la Baltique, les médias et la classe politique tirent à boulets rouges. Les uns réclament qu'il renonce à ce poste. Les autres veulent mettre en place un «code de bonne conduite» pour les politiciens sortants.

Ce qui fait hurler les Allemands n'est pas tellement le fait que le roturier Schröder, qui n'a pas connu son père, mort au front, et dont la mère faisait des ménages, soit recruté par une grande entreprise. C'est sa duplicité qui choque. Interrogé l'été dernier sur les rumeurs de son embauche par Gazprom (le holding qui contrôle le gazoduc), il avait démenti avec véhémence. Et, trois semaines après son départ de la chancellerie, il fait sonner son tiroir-caisse. De plus, comme le notait hier le Tagesspiegel, Schröder, grand pourfendeur des paradis fiscaux, va présider une société inscrite dans le canton suisse de Zug... Pas de panique, Gerhard payera ses impôts en Allemagne, a fait savoir son entourage. «J'ai seulement 61 ans et je veux travailler, a-t-il plaidé. Je ne veux pas être tout le temps à la maison à taper su