Bogotá de notre correspondant
Un obstacle de taille semble avoir été levé par le gouvernement colombien pour permettre des négociations sur la libération des otages de la guérilla, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt. Mardi soir, le président de droite Alvaro Uribe a accepté de retirer l'armée d'une zone rurale de 180 km2 au sud-ouest du pays, pour que s'y tiennent des pourparlers avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, extrême gauche). «C'est une concession de mon gouvernement», a affirmé le chef de l'Etat.
Depuis plus de trois ans, les Farc exigent la démilitarisation d'une portion du territoire colombien pour y négocier en toute sécurité l'échange de leurs 58 otages politiques et militaires contre quelque 500 guérilleros emprisonnés. Uribe s'y était toujours opposé, après l'expérience de négociations avortées dans une zone grande comme la Suisse laissée sous contrôle des Farc, entre 1999 et 2002. «Nous ne pouvons pas sacrifier la sécurité de nos concitoyens», lançait encore, le mois dernier, Luis Carlos Restrepo, le haut-commissaire à la paix.
Retrait. Mais le gouvernement a brusquement changé d'avis après une proposition d'une commission composée par la Suisse, la France et l'Espagne. Le texte, rendu public inopinément par Bogotá, mardi, propose que les discussions se déroulent dans une portion de la municipalité de Pradera, dans les Andes. Selon ce scénario, accepté par le pouvoir, tant l'armée que les Farc se retireraient de l'aire montagneuse,