Malgré la poursuite de la violence et les menaces des groupes armés, les élections générales qui se tiennent aujourd'hui en Irak témoignent d'une apparente vitalité démocratique. Plus de 7 648 candidats se disputent les 275 sièges à pourvoir. Surtout, les deux grands absents des législatives de janvier participent cette fois pleinement au scrutin. Les partis sunnites, qui avaient pour la plupart boudé les urnes onze mois plus tôt, se sont regroupés dans deux listes : le Front irakien de la concorde (islamiste) et le Front irakien pour le dialogue national (nationaliste laïque). Une partie de la guérilla, notamment ex-baasiste, est ainsi intégrée au jeu politique. A Bagdad, mais aussi à Fallouja ou Ramadi, «les mosquées ont multiplié les appels à voter», affirme Kais Alazawi, rédacteur en chef du journal nationaliste arabe Al-Jareda. Même le Comité des oulémas avait dans un premier temps soutenu le processus électoral. Après le meurtre imputé à des escadrons de la mort du ministère de l'Intérieur de plusieurs de ses cadres, il a fait machine arrière mais sans donner de consigne de boycott. La communauté sunnite a pris conscience de la nécessité de peser dans un Parlement qui va renégocier, lors des prochains mois, des pans de la Constitution adoptée par référendum en septembre.
Parité.
L'imam chiite radical Moqtada al-Sadr, qui, avec ses miliciens, avait combattu l'armée américaine durant l'été 2004, semble avoir lui aussi troqué les armes contre le bulletin de vote. Du fait de