Beyrouth de notre correspondante
Pendant douze heures, Jamal et ses neuf enfants sont restés tapis sous l'escalier de leur bergerie. «On entendait des bombardements, mais on ne savait pas d'où ils venaient», explique-t-il. Son fils, Aymane, a vu les combattants du Hezbollah. Une cinquantaine en tout, disséminés dans les ruelles du village, répliquant par des centaines d'obus aux tirs des militaires israéliens. Ces affrontements, les plus violents depuis cinq ans et dont l'initiative reviendrait au parti intégriste, selon l'ONU, ont fait 4 morts côté libanais, 11 blessés parmi les soldats de Tsahal. C'était le 21 novembre. Régulièrement, les habitants du hameau de Ouazzani, aux confins du Liban et de l'Etat hébreu, assistent impuissants aux échanges d'artillerie entre la milice chiite et l'armée israélienne. Leurs maisons sont criblées d'éclats d'obus. Et pourtant, dans leur majorité, comme dans l'ensemble du Sud-Liban, ils défendent le droit de la «résistance islamique» à mener des opérations contre «l'occupant», fût-ce au péril de leur vie.
«Ennemi sioniste». Tout au long des 79 km de frontière, du village montagneux de Khiam à la grande ville maritime de Tyr, la population se tient en ordre de bataille face à «l'ennemi sioniste», répétant les mêmes phrases : «Nous devons libérer les fermes de Chebaa (un territoire de 25 km2, occupé depuis 1967, ndlr).» «C'est grâce à la résistance que les Israéliens sont partis en 2000 après vingt-deux ans d'occupation.» Les visages des 1 80