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Libération

Robert Montoya rattrapé par ses trafics d'armes en Afrique

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L'ex-gendarme de l'Elysée aidait Gbagbo à reconstituer l'aviation ivoirienne.
publié le 16 décembre 2005 à 5h00

Durant des années, Robert Montoya avait ses entrées au palais de l'ancien président togolais, Gnassingbé Eyadéma, mort en février dernier. Aujourd'hui, ce marchand d'armes français est en passe de devenir la victime expiatoire d'un régime soupçonné par certains experts de se livrer à divers trafics. Cet ancien gendarme de l'Elysée sous François Mitterrand, condamné en France pour des écoutes illégales en 1992, s'était reconverti, avec succès, en marchand d'armes sous les tropiques. A Lomé, à la tête de plusieurs sociétés de sécurité, il a fait fructifier ses affaires, tout en rendant de fiers services au pouvoir répressif du général-président aux éternelles lunettes noires, Gnassingbé Eyadéma. Désormais, il n'est plus ­ du moins officiellement ­ le bienvenu à Lomé.

Embargo. Les ennuis de Montoya ont commencé avec la publication, il y a quelques semaines, d'un rapport de l'ONU sur la Côte-d'Ivoire. Dans ce document, les experts expliquaient que près des deux tiers de la flotte aérienne militaire ivoirienne ont été fournis à Abidjan par Robert Montoya. A la tête de la société Darkwood, l'ancien gendarme a servi d'intermédiaire entre un fournisseur biélorusse (la firme BVST) et le régime de Laurent Gbagbo. Parmi les équipements livrés à Abidjan: le Sukhoï 25 qui, le 6 novembre 2004, a bombardé un camp français à Bouaké, en Côte-d'Ivoire, tuant neuf soldats de Licorne... A la suite de ce raid, l'armée française a détruit la quasi-totalité des appareils du président Laurent Gbagbo