Les chiites ont voté pour conserver la suprématie du pouvoir. Les Kurdes pour renforcer leur volonté d'autonomie. Et les sunnites pour ne pas être les laissés-pour-compte du nouveau processus politique qui se mettra en place à l'issue du scrutin. Mais des élections à l'unité du pays, il y a un long chemin, chaque communauté ayant d'abord voté pour son propre avenir avant de songer à celui de l'Irak.
Calcul. C'est ce contexte qui inquiète l'administration américaine à l'heure où elle envisage le retrait partiel et programmé de ses forces à partir de 2006. D'où la crainte qu'un nouveau gouvernement dominé par les chiites, loin de constituer une solution, fasse le jeu de la rébellion sunnite. «Pour éviter cette situation, les Etats-Unis poussent à la formation d'une coalition qui inclurait des chiites, des sunnites et des Kurdes», analyse Moayed al-Windaoui, professeur de sciences politiques à l'université d'Amman. Le calcul de Washington, c'est que l'intégration des sunnites au processus politique affaiblisse l'insurrection et permette aux Irakiens de prendre peu à peu en charge la sécurité sans provoquer de guerre civile.
L'ambassadeur des Etats-Unis, Zalmay Khalilzad, l'a fait savoir : «Comme aucun parti n'aura la majorité, il faudra une coalition à base très large.» D'où l'hypothèse d'un retour au pouvoir de l'ancien Premier ministre, le chiite Iyad Allaoui, chef de file d'un courant laïque regroupant aussi des sunnites libéraux et des communistes. Au précédent scrutin, sa li