Kinshasa correspondance
Dans la capitale, Kinshasa, comme aux quatre coins de l'immense république démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), l'Eglise catholique a mobilisé tous ses moyens pour mener les Congolais à voter. Pour la première fois depuis la chute du maréchal Mobutu, en 1997, et la guerre régionale qui s'en est suivie jusqu'en 2002, les électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche pour adopter une nouvelle Constitution. Ce scrutin est le premier d'une série d'élections qui doivent permettre à la RDC de se doter d'institutions politiques, après des années de chaos (lire ci-contre).
Mission civique. Dans un pays où l'Etat a littéralement implosé, seule l'Eglise catholique avait les moyens de battre campagne. Près de 60 % de la population sont catholiques dans l'ancien Zaïre, et la plupart des écoles et des lycées sont gérés par des religieux. Au centre diocésain de Kinshasa, cela fait des mois que les soeurs ne dorment plus, toutes dévouées à la tâche que l'Eglise leur a confiée : «Aider le peuple congolais à réussir la transition démocratique.» Dans un bureau, des exemplaires de la Constitution et de kits pédagogiques s'empilent jusqu'au plafond. De nombreux paroissiens débarquent pour emporter le précieux document. «Notre devoir est d'éveiller les consciences pour des élections libres et transparentes», dit Mgr Fulgence Muteba. Ancien secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo et fraîchement nommé évêque, c'est lui qui a coordonné la diffusion de «l'éduca