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Libération

Susanne Osthoff, otage oubliée en Allemagne

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L'archéologue, enlevée en Irak depuis trois semaines, est très peu soutenue dans son pays.
publié le 17 décembre 2005 à 5h01

Berlin de notre correspondante

Cela a fait trois semaines, vendredi, que l'archéologue allemande Susanne Osthoff, 43 ans, a disparu en Irak avec son chauffeur. Trois longues semaines sans nouvelles et sans véritable mobilisation de la population allemande. Susanne Osthoff est pourtant la première otage allemande. Samedi dernier, seulement 30 personnes s'étaient réunies à Munich, la capitale de la Bavière, dont Susanne est originaire. Mercredi, 350 personnes ont participé à un rassemblement à Berlin. Des chiffres plutôt décourageants.

Nombre d'Allemands ne veulent pas compatir au sort de Susanne Osthoff. A Munich, certains passants ont même accusé l'otage d'être «une cinglée», d'avoir eu tort de s'installer, en tant que femme, en Irak, et d'être une «Rabenmutter» (mère corbeau) parce qu'elle a préféré confier Tarfa, sa fille de 12 ans, à sa famille en Bavière plutôt que de la garder avec elle en Irak. «Le cas Osthoff est délicat», avouent les journalistes allemands. «Elle avait reçu des menaces et elle est quand même restée», s'agace une journaliste.

Susanne Osthoff a débuté ses fouilles archéologiques en Irak dans les années 70, participant à la mise au jour du site mésopotamien d'Isin, vieux de quatre mille ans. En 2003, elle est revenue sur le site pour constater les dégâts. Parlant couramment l'arabe et mariée à un Irakien ­ dont elle est séparée depuis ­, elle s'est convertie à l'islam. «Cela joue certainement un rôle dans la faible mobilisation, admet sa soeur Anja. Les Al