Berlin de notre correspondante
Angela Merkel avait déjà été sacrée «Miss Germany» le jour de son intronisation comme première chancelière d'Allemagne. Depuis samedi, elle a hérité du titre de «Miss Europe». Toute la presse allemande a loué hier son rôle clé dans le compromis financier scellé par les 25 à Bruxelles. «Elle a réussi le tour de force de servir de pont entre les Français et les Britanniques, sans froisser les Polonais, et en accord avec les Espagnols, s'enthousiasme un haut fonctionnaire européen. Pour un premier sommet européen en tant que chef d'Etat, chapeau bas !» Merkel maîtrise bien les dossiers européens et s'est adjoint comme conseiller un expert des arcanes bruxelloises, Christoph Heusgen. Et puis, contrairement à Gerhard Schröder, devenu chancelier sans avoir jamais exercé de mandat fédéral, sa remplaçante a découvert la machinerie communautaire lorsqu'elle était ministre de l'environnement de Kohl. A l'époque, elle avait déjà montré ses talents de médiatrice en facilitant le compromis du protocole de Kyoto. «Il ne faut pas la sous-estimer, ne cessent de répéter ses amis et ses ennemis. Elle aime dialoguer, persuader et gagner.»
Le triptyque ne marche pas à tous les coups, comme on a pu le voir lors des législatives, où elle avait eu le malheur de s'acoquiner avec des ultralibéraux. Angie a fait marche arrière pour finalement s'entendre avec l'ennemi juré, le SPD, et former une grande coalition. Ce qui aurait pu être une faiblesse s'est avéré être une for