Etat d'Oaxaca envoyée spéciale
«Andrés, presidente !» «Andrés, hermano, el pueblo está contigo !» (Andrés, frère, le peuple est avec toi !) Depuis plus d'une heure, un «chauffeur de salle» fait hurler les slogans. Sauf que ce n'est pas une salle mais le zocalo, la grand-place de Huajapan de León, 50 000 habitants, dans l'Etat d'Oaxaca, à cinq heures de méchantes routes montagneuses au sud de Mexico. Devant l'estrade plantée sur le zocalo, quelque 3 000 personnes attendent, impatientes, l'arrivée d'Andrés, dit «Amlo», pour les initiales d'Andrés Manuel Lopez Obrador, candidat de la gauche, le «Lula mexicain», qui part favori à la présidentielle de juillet.
«Avec les dents». Depuis le 15 août, le candidat du PRD (Parti révolutionnaire démocratique), qui, sondage après sondage, devance d'une dizaine de points ses principaux concurrents, laboure méthodiquement le pays. L'ancien maire de Mexico a renoncé à son mandat pour se lancer dans la course à la magistrature suprême. Mais s'il est reconnu dans la mégalopole, son image est encore vague dans le reste du pays. Alors il va chercher les votes, les arracher «avec les dents», Etat après Etat, ville après ville, en voiture, chaque fin de semaine. Une troupe modeste, à l'image de celle que veut se donner le personnage : trois camionnettes dont une de journalistes mexicains. Ce week-end-là, quatre meetings sont prévus. Un vrai marathon au terme duquel Amlo espère avoir visité les 300 circonscriptions électorales du pays.
C'est jour de