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Libération
Interview

En Europe, «la crise est plus profonde qu'on ne l'imaginait»

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publié le 20 décembre 2005 à 5h02

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Jo Leinen (Allemagne, SPD) et Alain Lamassoure (France, UMP) sont députés européens. Ils débattent pour Libération de la crise que traverse l'Union européenne depuis l'échec du référendum du 29 mai.

L'accord sur le budget 2007-2013, obtenu à l'arraché samedi, marque-t-il le début d'une sortie de crise ?

Jo Leinen. La crise que traverse l'Union depuis le rejet de la Constitution par les Français et les Néerlandais reste toujours aussi grave. Cet accord budgétaire montre que la renationalisation des politiques et l'esprit d'égoïsme l'emportent désormais sur le bien commun européen. Aucun pays ou groupe de pays, aucun homme d'Etat ne semblant capable d'exercer un vrai leadership, on ne voit pas comment sortir de cette crise par le haut. Or il y a urgence. Face à la Chine et à l'Inde, l'Europe prend un retard qu'il sera difficile de rattraper.

Alain Lamassoure. La crise est beaucoup plus profonde qu'on ne l'aurait imaginé avant le 29 mai. Le navire européen a encaissé trois coups sous la ligne de flottaison. D'abord, les non aux référendums français et néerlandais. Ensuite, le manque total d'ambition des perspectives financières 2007-2013. Enfin, l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie, décidée sans qu'aucun gouvernement ne juge utile de préciser les frontières ultimes de l'Union.

J.L. On ne répondra pas à l'angoisse de nos citoyens en construisant un nouveau rideau de fer. En outre, fermer la porte aux Balkans, à l'Ukraine ou à l