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Libération

Evo Morales, l'Indien qui réveille la gauche bolivienne

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publié le 20 décembre 2005 à 5h03

«Une nouvelle histoire de la Bolivie commence» : les larmes aux yeux, de son fief de Cochabamba, dans le centre du pays, Evo Morales, le leader indien de la gauche bolivienne, s'est proclamé vainqueur, dimanche dans la soirée, de l'élection présidentielle, sur la foi de sondages de sortie des urnes mais sans attendre la proclamation de résultats officiels par la Cour nationale électorale (CNE). Au même moment, plusieurs milliers de personnes défilaient dans les rues de la ville : «Evo président, le pays répond présent !»

Coca. Dix ans après qu'il a fondé le MAS (Mouvement vers le socialisme), vingt ans après son entrée dans le syndicalisme paysan auprès des petits cultivateurs de feuilles de coca boliviens, Evo Morales, 46 ans, qui se réclame à la fois du Cubain Fidel Castro et du Vénézuélien Hugo Chavez, a balayé les partis traditionnels qui se partageaient le pouvoir depuis la fin de la dictature, en 1982.

La CNE a promis, hier, de proclamer les résultats définitifs aujourd'hui, mais tous les instituts de sondage semblaient indiquer que la présidence ne pouvait lui échapper, même dans l'éventualité d'un second tour (s'il n'atteint pas 50 % des suffrages). Selon la Constitution bolivienne, ce deuxième tour se tiendrait alors devant le Congrès, soit les 157 députés et sénateurs réunis.

Ses principaux adversaires ont implicitement reconnu la victoire d'Evo Morales. «Je félicite les candidats du MAS, ils ont fait une bonne campagne», a ainsi déclaré le candidat de la droite libér