Jérusalem de notre correspondant
L'alerte fut chaude. Deux heures durant, dimanche soir, entre l'annonce de l'accident cérébral d'Ariel Sharon et le diagnostic rassurant des médecins de l'hôpital d'Hadassah, un vent de panique a glacé toute la classe politique israélienne. Visages fermés, regards soucieux, l'entourage immédiat du Premier ministre israélien peinait à dissimuler l'angoisse. Les journalistes montraient, eux aussi, des signes d'inquiétude dépassant de beaucoup le simple intérêt professionnel. «Jamais je n'aurais cru, il y a encore dix ans, que je me ferais un jour du souci pour la santé de Sharon, explique un photographe qui reproche toujours au vieux général de l'avoir envoyé combattre au Liban. Mais aujourd'hui l'avenir d'Israël ne repose que sur lui. Depuis le désengagement de Gaza, il porte seul le pays sur ses épaules. Sa disparition serait une catastrophe.»
«Capacités». Les communiqués rassurants du corps médical livrent peu d'informations cliniques, mais insistent sur l'humour retrouvé de leur patient, qui doit quitter l'hôpital aujourd'hui. Le Dr Boleslav Goldman, son médecin traitant, glisse que la convalescence pourrait durer «quelques jours». Rien de grave, donc, qu'un léger contretemps dans la campagne pour les législatives anticipées du 28 mars.
Les éditorialistes, toutefois, ne s'y sont pas trompés. Tous les quotidiens d'hier inséraient l'âge du capitaine comme une variable devenue fondamentale dans l'équation nationale. «L'exception de Sharon, sa dom