Londres intérim
Elles avaient fière allure dans leur smoking blanc et noir, une orchidée violette à la boutonnière. Les premières mariées lesbiennes de Belfast, Gràinne Close et Shannon Sickels, 32 et 27 ans, ont donné hier matin le coup d'envoi d'une vague d'unions légales entre homosexuels en Grande-Bretagne. Les deux femmes se sont rencontrées voici cinq ans à New York, ville natale de Shannon. Après quelques années d'une relation à distance, cette Américaine d'origine chinoise débarque à Belfast avec un visa d'étudiante pour rejoindre la catholique nord-irlandaise Gràinne. Devenue dramaturge, Shannon va désormais pouvoir rester vivre en toute légalité à Belfast avec sa compagne, assistante sociale.
Symbole fort. D'ici à la fin de l'année, ils vont être 2 000 à se passer ainsi la bague au doigt devant les autorités civiles britanniques. Mais c'est l'Irlande du Nord qui a eu le privilège de lancer les festivités. Les associations locales de défense des droits des gays y voient un symbole fort. «Quand on pense que ce fut le dernier endroit au Royaume-Uni à décriminaliser l'homosexualité, en 1982, et que, il y a encore peu, l'un de nos leaders politiques, Ian Paisley, lançait une campagne contre la sodomie !» a déclaré, devant les caméras de la BBC, Clare, activiste lesbienne invitée à assister à l'union de Shannon et de Gràinne.
La loi autorisant les unions légales entre personnes du même sexe est en vigueur depuis le 5 décembre (mais un délai était nécessaire avant l'applicat