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Libération

N'Djamena écrase l'offensive des rebelles au Tchad

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publié le 21 décembre 2005 à 5h03

Adré envoyée spéciale

Les portes des salles de soins ne cessent de s'ouvrir et de se fermer dans le couloir de l'hôpital d'Adré, ville tchadienne frontalière avec le Soudan. La chaleur de la mi-journée ne semble pas accabler les femmes qui viennent apporter de la nourriture aux blessés de guerre. Des soldats tchadiens, kalachnikov à l'épaule et chèche jaune autour du visage, viennent visiter leurs camarades blessés lors des combats de dimanche. «Les plus violents depuis deux ans», raconte un militaire. Les rebelles tchadiens venus du Darfour soudanais ont attaqué à l'aube, puis à nouveau vers 15 heures. Depuis quarante-huit heures, le bilan n'a cessé d'être revu à la hausse par les autorités tchadiennes. D'une centaine de morts, on est passé à 300, dont une dizaine seulement côté gouvernement.

Déstabiliser. Cette zone du Tchad connaît, depuis plusieurs semaines, des escarmouches imputées par N'Djamena à un nouveau mouvement rebelle, le Rassemblement pour la liberté et la démocratie (RDL). Selon le Tchad, ce mouvement est soutenu par le Soudan qui cherche à déstabiliser le régime du président Idriss Déby, dominé par les Zaghawas. Or, cette tribu, à cheval sur les deux pays, est en guerre au Darfour avec le pouvoir central soudanais.

Depuis le début de la guerre au Darfour, en février 2003, le président soudanais et son homologue tchadien ne cessent de s'accuser mutuellement de soutenir des rébellions, respectivement arabe et zaghawa. En avril, le Tchad avait déjà accusé le Souda