La justice française devrait très rapidement délivrer un mandat d'arrêt contre deux officiers ivoiriens, soupçonnés d'avoir bombardé le camp français de Bouaké. Le 6 novembre 2004, cette attaque avait provoqué la mort de dix personnes, dont neuf militaires, et trente et une personnes avaient été blessées. Des pilotes mercenaires d'origine «slave» étaient également à bord des deux Sukhoï 25, mais leur sort continue à susciter de nombreuses interrogations.
Vendredi soir, le procureur du tribunal aux armées de Paris, Jacques Baillet, a donc donné son feu vert à la juge d'instruction Brigitte Raynaud pour qu'elle lance, comme elle le souhaitait, des mandats d'arrêt internationaux contre Patrice Ouei et Ange Magloire Gnanduillet Attualy. Formés en France, ces deux pilotes auraient été à bord des avions qui ont attaqué le camp Descartes. La juge Raynaud est en charge depuis le 19 janvier d'une instruction pour «assassinats, tentative d'assassinats et destruction de biens». Par ailleurs, des familles de militaires français, représentées par Me Jean Balan, se sont portées parties civiles.
Extradés. Le mandat d'arrêt sera transmis à Interpol, mais les deux officiers ne devraient pas être extradés de Côte-d'Ivoire. Toutefois, s'ils quittent leur pays, ils pourraient être arrêtés et extradés vers la France. De passage à Paris, le procureur militaire de Côte-d'Ivoire, Ange Kassi, s'est déclaré «un peu surpris» par cette décision. Ces deux officiers n'ont pas attaqué le camp français de le