Menu
Libération

Vin chaud et drapeaux palestiniens à Bethléem

Article réservé aux abonnés
La ville tente de relancer le tourisme, sinistré depuis la seconde Intifada.
publié le 26 décembre 2005 à 5h07

Bethléem envoyé spécial

Face à l'église de la Nativité, un immense sapin se dresse sur la place de la Mangeoire inondée par l'averse et les chants de Noël. Bethléem s'est à nouveau paré de guirlandes pour fêter la naissance du Christ, que la Bible situe dans une grotte des environs. Une timide résurrection pour cette ville de 40 000 habitants, très dépendante de l'activité touristique, qui se meurt à petit feu depuis le début de la seconde Intifada, en septembre 2000. Les autorités palestiniennes espèrent relancer une économie sinistrée et enrayer l'exode massif des familles chrétiennes. La municipalité a ainsi organisé une «foire de Noël»: quelques bougies, des pots de miel, robes en broderie, mais surtout une dégustation gratuite de vin chaud à la cannelle, divine surprise dans des Territoires palestiniens soumis au régime sec par les islamistes. Les badauds, majoritairement musulmans, n'y trouvent rien à redire, saluant tous les étrangers d'un chaleureux : «Joyeux Noël», avant de vous expliquer doctement que Marie et Jésus jouissent d'une place particulière dans le Coran. La fête se veut d'ailleurs une manifestation d'unité nationale et la décoration mêle le religieux au profane dans une profusion de drapeaux palestiniens. Rares sont les touristes qui ont bravé la pluie et les barrages. Quelques groupes de pèlerins photographient la crèche aux santons en bois d'olivier, avant d'assister à la messe de minuit dans la basilique. «Le coeur est à la fête», se réjouit tout de mê