Moscou intérim
De la «mauvaise foi», du «chantage», de la «piraterie». C'est ainsi qu'Alexandre Medvedev, vice-président de Gazprom et vice-Premier ministre russe, qualifie l'attitude de Kiev lorsqu'elle affirme ne pas pouvoir payer le gaz russe au prix du marché international. Héritage de l'URSS, l'Ukraine, en échange du transit du gaz russe par son territoire, ne payait jusqu'à présent qu'un prix dérisoire par rapport à ses voisins occidentaux : 50 dollars les 1 000 m3 au lieu des 220-230 demandés aujourd'hui. Depuis l'élection, l'année dernière, de Victor Iouchtchenko, qui a opté pour un rapprochement avec l'Occident, l'entreprise d'Etat russe a décidé que la règle du jeu allait changer : désormais, l'Ukraine doit s'aligner sur les prix du marché international et payer en devises.
Un principe que Kiev ne contredit pas, mais souhaiterait adopter de manière plus progressive. Ce mois-ci, l'entreprise d'Etat russe Gazprom, qui, une fois de plus, est utilisée par le Kremlin comme instrument de sa politique étrangère, a fixé un ultimatum à l'Ukraine. Si un accord n'est pas trouvé d'ici au 1er janvier, la Russie lui coupera ses livraisons de gaz.
Compromis. Ce dimanche, et pour la première fois, Moscou a fait un pas vers son voisin en se disant prêt à un compromis. «Nous avons fait des propositions pour réfléchir à la manière dont l'Ukraine pourrait adapter son économie aux nouveaux prix, a déclaré Medvedev. Nous leur avons dit : si vous n'avez pas la possibilité de payer en liquid