São Paulo de notre correspondante
Accusations de financement illicite, d'achats de voix de parlementaires... Englué dans un scandale politique majeur (lire encadré ci-dessous), le Parti des travailleurs (PT) du président Lula achève une année difficile, trois ans après la prise de fonction, le 1er janvier 2003, du leader de la gauche brésilienne. Les «affaires» mettent certes en cause la politique d'alliances du PT mais aussi, au-delà, les dysfonctionnements du système politique brésilien.
Fragmentation. Car si le parti de Lula a réellement acheté des voix ce qu'il nie encore farouchement , c'était pour obtenir la majorité parlementaire qui lui fait défaut. Malgré la large victoire de Lula, le PT n'a que... 18 % des députés et 16 % des sénateurs. Au Brésil, la très grande fragmentation du paysage politique (15 partis au Parlement), qui s'explique en grande partie par le scrutin proportionnel, prive le chef de l'Etat, quel qu'il soit, de la majorité parlementaire, l'obligeant à nouer des alliances.
Or, les alliés naturels de Lula soit les partis de gauche sont trop petits pour lui permettre d'y parvenir, d'autant que trois d'entre eux sont passés depuis 2003 dans l'opposition, déçus par les politiques environnementale et économique de l'ancien syndicaliste.
Le Président s'est donc rabattu sur des partis clientélistes dont les députés figurent en bonne place parmi ceux qui auraient été «arrosés» par le PT. Dans un Brésil où l'achat de voix n'a rien de nouveau, ces partis,