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Interrogatoires sauvages en Grèce

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Des Pakistanais auraient été enlevés et torturés par des agents anglais.
publié le 28 décembre 2005 à 5h09

Athènes correspondance

L'affaire des interrogatoires «sauvages» de Pakistanais en Grèce sème le trouble dans les services secrets et embarrasse le gouvernement. Tout a commencé quelques jours après les attentats de Londres, le 7 juillet, avec l'arrestation, notamment à Ioannina et à Athènes, de plusieurs ressortissants pakistanais par des hommes s'exprimant en anglais. Ils leur auraient cagoulés et interrogés, pendant au moins quarante-huit heures pour certains, plus longuement pour d'autres, avant de les relâcher en plein centre de la capitale, les yeux bandés et quelques euros en poche pour prix de leur silence.

Un avocat déposa des plaintes, mais l'affaire en resta là jusqu'aux premières révélations sur les vols secrets de la CIA en Europe. Puis, le 13 décembre, un reportage de la BBC a fait état d'enlèvements et d'interrogatoires de 28 Pakistanais, avec la participation d'agents secrets britanniques. Dès lors, nouvelles révélations et démentis se sont succédé en cascade dans un climat de plus en plus incandescent. Alors qu'à Londres le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, qualifiait d'«absurdité» l'idée d'une implication du MI6, à Athènes, son homologue grec, Petros Molyviatis, disait tout ignorer de l'affaire et le ministre de l'Ordre public, Giorgos Voulgarakis, démentait tout enlèvement ou interrogatoire de Pakistanais par des services grecs ou étrangers.

Le week-end dernier, cependant, la presse est venue apporter de nouveaux éléments au dossier en donnant des