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Libération

La presse marocaine étranglée par la justice

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Plusieurs journaux sont actuellement en procès pour diffamation envers la monarchie.
publié le 29 décembre 2005 à 5h10

C'était la une de l'hebdomadaire francophone Tel Quel, le 9 décembre : «Médias et royauté : jusqu'où peut-on aller ?» Cette question est au coeur d'une série de procès faits actuellement à la presse indépendante pour diffamation ou pour avoir abordé des sujets sensibles, particulièrement ceux touchant à la monarchie.

Dernière inculpation en date, celle de l'hebdomadaire arabophone Al Ayam qui a publié un dossier intitulé «Secrets du harem du palais entre trois rois» et décrivant le fonctionnement du harem royal sous le sultan Mohammed V et le roi Hassan II. Non sans souligner que Mohammed VI a «coupé avec l'ère du harem». Le directeur du journal et la journaliste auteure du dossier seront jugés le 23 janvier à Casablanca pour diffusion de «fausses informations» et publication «sans autorisation» de photos de la famille royale. Côté palais, l'argument est simple : à trop dévoiler la vie de cette dernière, on attente à la sacralité d'une institution qu'il faut préserver et donc garder hors d'atteinte.

Survivance. «La vie de palais a ses répercussions sur la gouvernance au Maroc. Est-il illégitime d'en parler ? Surtout quand c'est le palais lui-même qui érige ses fêtes familiales privées en fêtes nationales publiques», s'interroge cependant Tel Quel, qui a beau jeu de poser cette question quand des photos de la famille royale s'étalent dans la presse étrangère... «Cette manie de privilégier la presse étrangère est une survivance d'une autre époque (...) et cela contribue à (lui)