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Libération

Prise d'otages de Beslan : le rapport qui exonère Moscou

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La commission d'enquête parlementaire dénonce des «erreurs», mais seules les autorités ossètes sont accusées.
par Virginie PIRONON
publié le 29 décembre 2005 à 5h10

Moscou intérim

Une première, depuis le dénouement de la prise d'otages de Beslan, en septembre 2004. S'exprimant devant les députés et les sénateurs russes, Alexandre Torchine, qui préside la commission d'enquête parlementaire sur cette tragédie, a dénoncé, hier, dans les premières conclusions de son rapport (le travail final sera présenté au printemps), des «erreurs» et des «mauvais calculs». Mais, seules les autorités ossètes sont accusées, et le rapport est loin de répondre à toutes les questions clés. Particulièrement sur l'origine des deux détonations qui ont déclenché l'assaut. Officiellement, deux charges auraient sauté à l'intérieur du gymnase. Mais selon les Mères de Beslan, le terroriste qui avait le pied sur un détonateur aurait été abattu par un tireur d'élite russe, déclenchant l'explosion.

«Poutine lavé», titre, laconique, le journal en ligne Gazeta. Le rapport est d'ailleurs largement critiqué par des membres de la commission eux-mêmes. Tous font partie de l'opposition.

Selon le discours de Torchine, le ministère russe de l'Intérieur aurait envoyé aux autorités d'Ossétie du Nord, en août, deux télégrammes leur demandant de sécuriser les écoles pour la rentrée scolaire. Si ces avertissements avaient été pris en considération, la prise d'otages, qui s'est terminée dans un bain de sang, avec 331 morts, dont la moitié d'enfants, aurait pu, selon lui, être évitée. De plus, «le nombre exact d'otages était connu dès la matinée du 1er septembre. Malgré cela, les rapports