Dans l'univers feutré de la diplomatie onusienne, l'attaque paraît assez violente. Le mois dernier, l'unité indépendante d'évaluation de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC) a remis sa copie sur les politiques de développement alternatif, qui consistent à fournir aux cultivateurs de plantes à drogues des revenus légaux, notamment en encourageant le passage à des cultures licites. Un rapport interne très sévère dont Libération s'est procuré une version non définitive , qui tombe mal pour une agence de l'ONU déjà controversée.
«Il n'y a pas de preuve que les politiques agricoles de développement alternatif aient permis de réduire les quantités de plantes à drogues cultivées, dit le rapport. Là où la production baisse, d'autres facteurs comme la croissance économique ou des changements politiques peuvent être déclencheurs.» Et de citer des exemples : la production d'opium a explosé en Afghanistan depuis la chute des talibans, malgré les efforts de la communauté internationale qui y a fait la promotion de cultures de substitution comme le safran ou les roses. Alors que les cultures de coca ont baissé en Bolivie et au Pérou, elles ont explosé en Colombie... Les rapporteurs dénoncent les effets pervers de ces politiques qui, parfois mal conçues, poussent les paysans à cultiver des plantes à drogues pour s'inscrire dans les programmes destinés aux ex-producteurs.
«Danger». Faut-il, dès lors, tourner la page du développement alternatif ? Miser sur l'éra