Moscou intérim
Un an après la «révolution orange» en Ukraine, la Russie de Poutine menace de couper le gaz à sa voisine. Dimanche à 10 heures, l'entreprise d'Etat russe Gazprom va-t-elle mettre sa menace à exécution ?
Depuis mercredi, les Mercedes noires de la délégation ukrainienne vont et viennent dans les rues de Moscou, avec pour espoir de trouver un accord. Faute d'une entente de dernière minute sur les prix du gaz appliqué à Kiev, le patron de la «mégacorporation», Alexei Miller, l'a répété : «Si dans les heures qui nous restent avant le début de l'année l'Ukraine ne signe pas de contrat sur les achats de gaz, les livraisons de gaz à l'Ukraine depuis le territoire de la Russie seront coupées complètement.»
Caméras de la télévision. A 10 heures, heure de Moscou, l'opération, qui consisterait, selon Gazprom, à «faire baisser la pression dans le gazoduc qui passe par le territoire ukrainien», pourrait même avoir lieu devant les caméras des télévisions russes.
Le géant du gaz affirme que les livraisons en direction de l'Europe ne seront pas affectées. Le gaz qui lui est destiné passe par le principal gazoduc, enterré dans le sous-sol de l'Ukraine. Les Ukrainiens sont normalement approvisionnés par des embranchements.
Selon des observateurs à Moscou, Gazprom sert de plus en plus au Kremlin d'instrument de politique extérieure. Un an après, cette entreprise d'Etat, qui possède entre autres des parts de la quasi-totalité des médias russes, serait en train de faire payer à l'Ukrain