La presse arabe est unanime : l'ex-vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a déclenché un «tsunami politique» en intervenant vendredi soir, depuis Paris, sur la chaîne satellitaire arabe Al-Arabiya. A elles seules, ses déclarations sur la responsabilité de Damas dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri sont fracassantes. Le président syrien, assure Khaddam, n'avait pas seulement «menacé» Hariri en lui promettant d'«anéantir toute personne qui s'écarterait» de sa décision de reconduire le président libanais Lahoud. Bachar ne pouvait non plus ignorer le projet (d'assassinat), car «aucun service de sécurité syrien ne peut prendre une telle décision unilatéralement». Des menaces si «dures» qu'elles auraient provoqué chez Hariri une «forte pression artérielle et une hémorragie nasale».
La personnalité même de l'auteur desdites déclarations en fait un événement : Khaddam était considéré jusqu'ici comme un des piliers du régime syrien avec Ghazi Kanaan, récemment «suicidé» , jusqu'à sa démission du parti Baas et du gouvernement et son arrivée à Paris, où il vit depuis septembre. Il apparaissait même dans les années 80 comme un possible successeur de Hafez al-Assad, le père du président Bachar al-Assad, dont il était l'un des hommes de confiance.
«Trahison». Mieux : rien de ce qui concerne le voisin libanais n'était inconnu à un Khaddam puissant chef de la diplomatie syrienne, surnommé pendant deux décennies «le proconsul» syrien au Liban, notamment lo