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Libération

Bachar al-Assad convoqué à la barre de l'ONU

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Le président syrien sommé de s'expliquer sur l'assassinat de Rafic Hariri au Liban.
publié le 3 janvier 2006 à 19h58

Pour la première fois depuis l'assassinat de Rafic Hariri, le régime syrien donnait hier l'impression d'avoir été touché en dessous de sa ligne de flottaison. En impliquant vendredi directement Bachar al-Assad dans l'attentat (Libération d'hier), le vice-président démissionnaire, Abdel Halim Khaddam, a non seulement relancé l'enquête de l'ONU, qui s'essoufflait avec la défection de deux témoins clés et le départ du juge Mehlis, mais il a aussi placé le président syrien au centre du complot visant à éliminer l'ancien Premier ministre libanais. En même temps, ses déclarations à la chaîne Al-Arabiya vont sans doute stopper la contre-offensive syrienne en cours, qui cherchait à faire tomber le gouvernement libanais. Hier, la commission d'investigation a réagi en demandant à s'entretenir à la fois avec Bachar al-Assad et Farouk al-Chareh, le ministre syrien des Affaires étrangères, ce qui lui avait déjà été refusé dans le passé. Elle a aussi souhaité, selon sa porte-parole Nasrat Hassan, «rencontrer le plus tôt possible» Khaddam.

«Affaires de corruption». Dans ses propos, Khaddam affirmait vendredi que le chef de l'Etat avait menacé Hariri et lui avait tenu «des propos d'une extrême dureté» peu avant son assassinat, parce qu'il s'opposait à la reconduction du mandat du président libanais Emile Lahoud. «Le président Assad a déclaré à Hariri : "J'anéantirai toute personne qui tenterait d'enfreindre nos décisions"», avait relaté l'ancien-vice-président, selon lequel