Vienne de notre correspondant
Lorsque, en février 2000, Wolfgang Schüssel forme une coalition avec le FPÖ d'extrême droite de JÖrg Haider, cette alliance suscite un tollé en Europe. Les 14 partenaires européens de l'Autriche décrètent des «sanctions», Vienne est mis au ban de l'UE. Cinq ans plus tard, c'est une Autriche de nouveau fréquentable qui assume pour six mois la présidence tournante de l'UE. Que s'est-il passé entretemps ?
En fait, le parti de Haider n'a pas résisté à l'épreuve du pouvoir. La participation au gouvernement, au côté du Parti chrétien-démocrate (ÖVP) de Wolfgang Schüssel, a révélé son absence de programme et de personnel qualifié : en cinq ans il a «usé» pas moins de sept ministres, la plupart pour incompétence. Après avoir été le chantre autoproclamé des «petites gens, honnêtes et travailleurs», et avoir dénoncé pendant des années les privilèges des deux grands partis traditionnels, chrétiens-démocrates (ÖVP) et sociaux-démocrates (SPÖ), Haider revendique sa part du gâteau dans la répartition des postes importants. «La dénonciation des magouilles entre l'ÖVP et le SPÖétait un mensonge grandiose», commente le politologue Anton Pelinka.
En revanche, le FPÖimpose son discours xénophobe, et les nouvelles lois, plus dures, sur le droit d'asile et sur l'obtention de la nationalité autrichienne, qui viennent d'entrer en vigueur, portent sa griffe. «L'ascension de Haider a pour conséquence un déplacement de tout le paysage politique à droite», estime le politolo