Le régime syrien a laissé entendre, hier, qu'il allait répondre par la négative à la nouvelle demande d'audition de ses dirigeants par la commission d'enquête de l'ONU. Celle-ci est arrivée dimanche à Damas, soit deux jours après les accusations fracassantes d'Abdel Halim Khaddam, le vice-président syrien démissionnaire, impliquant le président Bachar el-Assad dans l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.
L'été dernier, le juge allemand Detlev Melhlis avait déjà demandé à interroger le chef de l'Etat et ses proches mais Damas avait refusé. La même réponse négative est attendue. Hier, Hajj Ali, cadre du parti Baas et analyste «officiel» du régime, a en effet écarté l'éventualité d'un interrogatoire de Bachar : «Cela est impossible car il s'agirait d'une atteinte à la souveraineté. D'une part, il n'existe aucun prétexte juridique permettant une entrevue entre le Président et la Commission et d'autre part cela conduirait à une politisation de l'enquête.» En revanche, l'ancien homme fort de la Syrie au Liban, le général Rostom Ghazalé, s'est déclaré prêt à se sacrifier pour son pays. «Si mon administration me demandait de mourir en martyr, je suis prêt (...) et si elle me demandait aussi de démissionner je suis aussi prêt», a-t-il assuré à la chaîne qatariote Al-Jazira. Khaddam l'avait mis en cause en le rendant responsable de la détérioration de la situation au Liban avant le retrait forcé des troupes syriennes en avril.
Pression sur l'ONU.
L'effet «tsunami»