Lilongwe envoyée spéciale
Une accréditation à 100 dollars, pas de photos ni d'interviews sans présence d'un gardien... Ce sont les conditions à respecter pour pouvoir visiter la prison de Maula, à Lilongwe, la capitale du Malawi. En novembre, le New York Times a publié un article montrant une cellule surpeuplée. L'administration pénitentiaire n'a pas apprécié... Située au milieu des champs, l'entrée de la prison dégage une impression agréable, avec ses arbres et son terrain de foot. Mais les apparences sont trompeuses. «Les conditions de vie sont pathétiques», se désole le directeur, Dezzlo Malumbane. Dans une vaste cellule aux murs nus, une dizaine de détenus montrent comment ils dorment sur des couvertures, à même le sol : «On s'allonge sur le côté, en rangée de 70 prisonniers, la tête dans la même direction, explique Philip Mlumbe, arrêté en mars pour vol de téléphone portable. Pour se retourner, on doit tous se réveiller !» Ils sont 154 prisonniers dans une cellule prévue pour 65...
Seaux d'aisance. Maula héberge 1 709 détenus pour 900 places. Cette surpopulation est la norme dans les 25 centres de détention du Malawi, avec 10 509 prisonniers pour 4 500 places. Le nombre de détenus a doublé depuis dix ans, l'aggravation de la pauvreté entraînant une forte augmentation des vols. Mais les prisons n'ont pas changé depuis l'époque coloniale. On atteint parfois l'inimaginable, comme à Mzuzu où, en mai 2004, 507 prisonniers devaient dormir à tour de rôle et ne pouvaient s'asseoi