Moscou intérim
Complexe militaro-industriel, transports, industrie mécanique et surtout... pétrole et gaz : ces dernières années, l'Etat russe a mis sous sa coupe les principaux secteurs stratégiques du pays. Le procès de Mikhaïl Khodorkovski, ex-patron du groupe pétrolier Ioukos, considéré auparavant comme l'homme le plus riche de Russie, en est d'ailleurs l'illustration. A la suite d'un procès considéré comme politique, Mikhaïl Khodorkovski purge une peine de neuf ans de prison au fin fond de la Sibérie. Cela ne l'a pas empêché d'être élu «homme de l'année 2005» par les auditeurs de la radio Echo de Moscou, une station qui garde une certaine liberté de ton tout en appartenant à Gazprom, le géant du gaz proche du Kremlin.
Position de force. Depuis son arrivée au pouvoir en 2000, Vladimir Poutine tente de reconstruire l'empire énergétique perdu par l'Etat russe après la dislocation de l'Union soviétique, dans les années 90. Et il semble y être parvenu, avec pour ambition, au moment où la Russie prend la présidence du G8 pour un an, de faire jouer sa position de force. Cette politique passe par Gazprom qui sert, par ses précieux oléoducs, à tenter de retrouver l'hégémonie perdue. C'est même, pour des observateurs de la vie politique à Moscou, «le seul atout qui reste à la Russie».
Faute d'avoir pu faire main basse sur les actifs les plus importants de Ioukos, Gazprom a, en septembre, fait l'acquisition de Sibneft, cinquième groupe pétrolier de Russie, pour un montant de 10,8 mil