Après un paroxysme avec l'arrêt des livraisons russes à l'Ukraine le 1er janvier, la crise du gaz, qui a fait frissonner l'Europe, est retombée avec l'accord intervenu mardi soir. Bilan en trois questions.
Y a-t-il un gagnant et un perdant ?
Les experts se montrent très prudents. «Le diable est dans les détails et tous les détails ne sont pas encore connus», souligne Arnaud Dubien de l'Iris (Institut des relations internationales et stratégiques). D'un côté, les Russes ont obtenu ce qu'ils voulaient : le prix de vente de leur gaz est passé de 50 dollars les 1 000 m3, le prix d'ami hérité des temps soviétiques, à 230 dollars, le prix européen.
En face, les Ukrainiens ne s'en sortent pas si mal. Le contrat, qui porte sur cinq ans, fixe un prix de 95 dollars, grâce à un tour de passe-passe : les Ukrainiens recevront, du gaz russe, mais aussi désormais du gaz moins cher venant d'Asie centrale, essentiellement turkmène. Ils peuvent également se féliciter d'avoir sauvé leur réseau de gazoducs : les Russes étaient prêts à baisser leur prix en échange d'une prise de participation. Mais les experts se gardent de crier victoire. Il s'agit au mieux d'un «cessez-le-feu» que l'Ukraine devrait utiliser pour réduire sa consommation de gaz et réfléchir à des alternatives.
L'accord comporte en outre une clause des plus opaques : les ventes de gaz russe et centre-asiatique à l'Ukraine se feront désormais exclusivement par l'intermédiaire d'une mystérieuse société, RosUkrEnergo, détenue par Gazpro