A l'automne, l'organisation d'Abou Moussab al-Zarqaoui, la branche d'Al-Qaeda en Irak, avait juré de livrer une «guerre totale» contre les chiites. A quelques jours du résultat définitif des élections législatives, cette mouvance ou l'un de ses avatars a mis sa menace à exécution en organisant une véritable campagne de terreur. Hier, au moins 44 personnes ont été tuées et 85 autres blessées dans la seule ville sainte de Kerbela (à 110 km au sud de Bagdad), où un kamikaze a fait sauter ses explosifs au milieu des pèlerins près du mausolée de l'imam Hussein. La veille, un autre attentat-suicide avait visé le cimetière de Moqdadiya (nord de Bagdad), où 37 autres personnes avaient trouvé la mort. Elles étaient venues à l'enterrement du garde du corps d'une personnalité chiite tué dans un attentat. Parallèlement, les attaques ont continué à prendre pour cible les sunnites qui cherchent à collaborer avec l'actuel pouvoir. Ainsi, dans la ville sunnite Ramadi (à 110 km à l'ouest de Bagdad), un autre kamikaze s'est fait exploser hier devant un centre de recrutement en présence d'un millier de candidats âgés de 20 à 35 ans. On compte cette fois 67 morts et 105 blessés. Il faut encore ajouter d'autres attentats, dont trois voitures piégées à Bagdad et l'explosion d'une bombe artisanale qui a tué cinq soldats américains au passage de leur patrouille, au sud de Kerbela.
Fraudes massives. Il s'agit de la journée la plus sanglante qu'ait connue l'Irak depuis le 14 septembre où 140 personnes