Jérusalem de notre correspondant
Le successeur d'Ariel Sharon aura-t-il les épaules assez larges pour relancer le processus de paix ? La question taraude depuis mercredi soir tous les états-majors politiques, qu'ils soient palestinien, arabe, occidental ou, bien sûr, israélien. Difficile de remplacer au pied levé un homme de la trempe de Sharon. D'autant que sa disparition de la scène politique ne pouvait survenir à pire moment. Le Premier ministre n'avait pas hésité à quitter son parti, le Likoud, afin d'isoler les fractions de la droite nationaliste opposée à ses projets de concessions territoriales. Il avait provoqué des législatives anticipées, qu'il comptait bien remporter à la tête d'une nouvelle formation centriste regroupant ses partisans de toutes obédiences. Voilà que cette formation, Kadima, à peine portée sur les fonts baptismaux, devra faire campagne sans son chef. Un handicap sérieux.
Indispensable. La situation inquiète les chancelleries. «Notre nation adresse à Ariel Sharon sa plus profonde sympathie. C'est un homme bon, un homme fort, qui avait une vision pour la paix», a affirmé vendredi George W. Bush, qui va perdre un ami et un allié fidèle, devenu une pièce maîtresse de la politique américaine au Proche-Orient. La secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, a de son côté tenté de relativiser ces inquiétudes : «Je crois que le désir de paix, le désir d'une relation stable entre les Israéliens et les Palestiniens, est répandu et profond dans la société israélienne.