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Opération Merlin: le cadeau atomique de la CIA à l'Iran

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Un journaliste américain révèle que l'Agence a voulu piéger Téhéran en lui transmettant une technologie erronée, qui a peut-être aidé les Iraniens.
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publié le 7 janvier 2006 à 20h00

Washington de notre correspondant

L'une des priorités de Washington est aujourd'hui d'empêcher l'Iran, pays numéro 1 de l'axe du mal, de se doter de l'arme nucléaire. Pourtant, selon un nouveau livre émaillé de révélations, la CIA a peut-être aggravé le problème, il y a six ans, en fournissant à Téhéran, à l'occasion d'une hallucinante opération d'intoxication, des informations cruciales pour construire la bombe. Le livre, State of War (1), est une enquête sur le rôle de l'agence d'espionnage pendant ces dernières années. Il est signé par James Risen, 50 ans, la nouvelle star du New York Times. Risen est devenu instantanément célèbre en révélant, le mois dernier, l'existence d'écoutes téléphoniques ordonnées par George Bush sans mandat judiciaire.

«Apeuré». L'affaire iranienne qu'il relate se passe en février 2000, à la fin des années Clinton. Cela commence comme un roman de John Le Carré : «Un scientifique russe apeuré marchait dans le froid hivernal des rues de Vienne.» Ce piéton a de bonnes raisons de ne pas être tranquille : il transporte sur lui les plans d'un système de mise à feu d'une bombe nucléaire, l'un des secrets les mieux gardés au monde. Le Russe travaille pour la CIA. Celle-ci lui a fourni les plans, en lui demandant de se faire passer pour un scientifique russe au chômage et de les vendre aux représentants iraniens auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'organisme mondial chargé de lutter contre la prolifération de telles armes. Pourquoi une