Jérusalem de nos envoyés spéciaux
Le visage grave et l'air pensif, Ehud Olmert a ouvert la session hebdomadaire du cabinet israélien. A ses côtés, le gouvernement au grand complet fait corps, renforcé par la présence du chef d'état-major des armées et du directeur des services de sécurité du pays. A sa gauche, un siège vide, le profond fauteuil en cuir fauve d'Ariel Sharon. Le symbole parle. L'Etat fonctionne malgré l'absence du patron, sans à-coups, sans céder, pour l'heure, au jeu des ambitions personnelles.
Le Premier ministre par intérim a d'ailleurs tenu à souligner combien il n'entendait assumer sa tâche qu'en suppléant de son mentor : «Ces derniers jours, notre attention s'est surtout portée sur ce qui se passait à l'hôpital Hadassah. Nous avons prié dans l'espoir de bonnes nouvelles, et il est encourageant d'entendre les médecins dire que la situation se stabilise, qu'elle s'améliore et qu'il reste une lueur d'espoir. Nous souhaitons que le Premier ministre se rétablisse, qu'il reprenne des forces et qu'il revienne présider aux destinées du gouvernement et de l'Etat d'Israël.»
«Démocratie solide». Par cette brève allocution, Ehud Olmert s'est plus que jamais glissé dans la peau de l'héritier naturel d'Ariel Sharon. «Si je pouvais lui parler ce matin et lui demander : "Arik, que voudrais-tu que nous fassions ?" Il nous répondrait : "J'apprécie que vous vous préoccupiez de ma santé, mais mettez-vous au travail. Vous devez suivre les affaires de l'Etat, vous soucier de la