A l'heure où je prends la plume, personne ne sait si Ariel Sharon survivra. En revanche, il semble assez probable qu'il ne sera plus en état de reprendre ses responsabilités. Son retrait, au moment où il avait à peine achevé de créer son nouveau parti, le Kadima, et s'apprêtait à lancer une campagne électorale pour la consultation de mars donnée largement gagnante par les sondages, crée un vide immense et quelque peu effrayant. La quasi-unanimité des commentaires voit poindre le vide politique, l'impuissance, et le retour à la guerre entre Israéliens et Palestiniens comme seule réponse prévisible au drame actuel.
C'est en tant que défenseur acharné, et ce depuis quelques décennies, d'une perspective de paix négociée entre Israël et la Palestine que je ressens l'impérieux devoir d'intervenir aujourd'hui.
Naturellement les hommes jouent un rôle essentiel dans l'histoire, ne nions pas l'évidence. Mais ils ne sont pas seuls. Les institutions, les forces collectives et les idées existent aussi et jouent leur rôle. En ces temps de toute puissance médiatique, on a trop tendance à l'oublier. Par une pente naturelle, découlant des caractéristiques mêmes de l'image, les médias choisissent de, et, au total, ne savent nous parler que des hommes ou des femmes, des personnalités, de leur charisme, de leurs conflits, de leurs choix et de leurs décisions, et occultent tout le contexte de structures collectives, matérielles ou intellectuelles, qui finalement font la vraie décision ou, au moins