Il est devenu un détenu modèle. En avril dernier, l'ex-terroriste du mouvement d'extrême droite les Loups gris avait demandé sans succès un permis spécial aux autorités pénitentiaires turques pour assister aux funérailles de Jean Paul II. Il l'appelait son «frère spirituel» depuis le pardon que lui avait accordé le souverain pontife lors d'une visite en tête à tête dans sa cellule, un an et demi après l'attentat du 13 mai 1981 place Saint-Pierre, à Rome. Finalement, Mehmet Ali Agça, 48 ans, devrait être libéré jeudi, selon son avocat, et quitter la prison de Kartal, sur la rive asiatique du Bosphore, où, depuis son extradition d'Italie en juin 2000, après dix-neuf ans de prison, il purgeait une peine de dix ans pour le meurtre en 1979 d'Abdi Ipecki, directeur du quotidien de centre gauche Milliyet.
«Je suis heureux.» Les normes du nouveau code pénal turc, adopté sous la pression de l'Union européenne, permettent cette remise de peine bien que Turgut Kazan, l'avocat du journaliste assassiné, ait annoncé un recours. «Je suis heureux mais cela ne me surprend pas», confiait Ali Agça dimanche soir au quotidien italien la Repubblica par l'entremise de son avocat. Mais son existence d'homme libre ne sera vraisemblablement pas simple, même s'il confiait récemment vouloir se «retirer dans un village de campagne» dans la région de Malatya, où il est né, dans l'est de l'Anatolie. Il assurait aussi qu'une fois libre, il irait au Portugal dans le sanctuaire de la Vierge de Fatima «pour pr